Coup de gueule !
- Sandrine Begey

- 7 juin
- 3 min de lecture
La spiritualité est-elle devenue un business de masse ?
Ou le grand cirque des "walk-ins", "passeurs d’âmes" et autres "canaux certifiés"
Depuis quelques années, un phénomène me saute aux yeux et il me dérange profondément. Le monde spirituel, qui devrait être un espace de sincérité, de vérité intérieure et de dépouillement, est en train de devenir… un marché. Une foire. Un terrain de jeu pour égos mal déguisés.
Sur les réseaux, on voit émerger une armée de profils aux titres ronflants : Walk-in depuis 2020, passeur d’âmes à la demande, canal galactique auto-proclamé, chaman du dimanche en robe blanche sur fond de filtre beige.
Où est passée la spiritualité vivante ?Celle qui fait mal, qui guérit, qui brûle et qui transforme sans bruit ?
Walk-in, canal, médium : de quoi parle-t-on, vraiment ?
Oui, le phénomène “walk-in” existe peut-être. L’idée qu’une âme puisse en remplacer une autre dans un corps, avec consentement, dans une mission précise ; c’est fascinant, c’est puissant. Mais aujourd’hui, c’est surtout devenu une étiquette tendance.Un mot magique pour expliquer des ruptures, des malaises existentiels, ou simplement… des envies de réinvention identitaire.
Et tout le monde devient soudain canal, médium, chaman, passeur d’âmes. C’est incroyable. Ça explose. Comme si les guides de l’invisible avaient attendu les années 2020 et Instagram pour enfin se manifester à la chaîne.
Désolé, mais je n’achète pas.
La vraie spiritualité ne se vend pas
Non, tu n’as pas besoin d’une formation à 1500€ pour “activer ton canal”. Non, tu ne dois pas payer pour accéder à ton âme. Et non, l’invisible ne fonctionne pas comme un abonnement mensuel avec bonus PDF.
Si tu es là pour transmettre, tu le feras. Sans diplôme, sans validation extérieure. Parce que ce sera viscéral. Immuable. Ancré.
Mais ce qu’on voit aujourd’hui, c’est une industrie. Une stratégie. Une course à la visibilité spirituelle. Des retraites bien marketées, des soins énergétiques préformatés, des “guidances” à la chaîne… et très peu d’ancrage réel, très peu de présence, très peu de discernement.
Le piège : l’ego spirituel
Le plus grand piège, ce n’est pas le mensonge des autres. C’est le nôtre. C’est l’ego qui se déguise en lumière. Celui qui veut “aider le monde” parce qu’il n’a pas envie de s’aider lui-même. Celui qui fuit la matière au nom de la “mission d’âme”.Celui qui confond visibilité avec légitimité.
Or, la vraie lumière ne fait pas de bruit. Elle n’a pas besoin de projecteurs. Elle œuvre. Elle guérit. Elle transforme, dans le silence, dans l’humilité, dans le réel.
Tu n’as pas besoin d’être spécial. Tu as besoin d’être vrai.
Voilà, c’est dit.
Ce texte n’est pas une attaque personnelle. C’est une invitation. Un cri du cœur. Une demande de retour au bon sens.
Je crois au sacré. Je crois au mystère. Je crois aux âmes, à l’invisible, aux messages subtils, aux connexions de l’au-delà. Mais je crois aussi à la lucidité, au discernement, à l’intégrité.
La spiritualité n’a pas besoin d’un costume, ni d’un business plan. Elle a besoin de présence réelle. De travail intérieur. De vérité nue.
Le reste ?Du bruit. Du décor. De la poudre de lumière dans les yeux.
En résumé :
Non, tout le monde n’est pas médium.
Non, tu n’as pas besoin de formation pour être qui tu es.
Oui, le spirituel peut être galvaudé et utilisé comme masque.
Et oui, il est temps d’y voir clair.
Alors si tu doutes toi aussi, tu n’es pas seul. Et si tu es sur ce chemin, reste debout, reste vrai. Tu n’as rien à prouver. Tu as juste à être.
Réveille toi. Crame les faux costumes. Rentre chez toi. T’as pas besoin d’être “quelqu’un de spécial”. T’as juste besoin d’être vrai.
Fin.
Ou début.
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